Posted janvier 26th, 2014 at 10:09 No Comments Yet
Formidable outil technologique installé au Chili, à plus de 5000 mètres d’altitude, le radiotélescope le plus puissant du monde va révéler, à partir de 2015, comment naissent les étoiles. Reportage.
Un site à couper le souffle… au propre comme au figuré ! C’est sur le haut plateau de Chajnantor, à 5100 mètres d’altitude dans le désert aride d’Atacama, dans le nord du Chili, que se dressent les antennes géantes et très technologiques de l’observatoire international d’Alma (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array) dans un décor lunaire, au coeur de montagnes sacrées des Incas dans les Andes chiliennes… comme une sorte de passerelle entre le culte du Soleil et des astres de cette civilisation précolombienne et les sciences de l’univers.
C’est pourtant sur ce plateau des Andes, souvent balayé par des vents violents et glaciaux, que les partenaires internationaux de ce programme (lire ci-dessous) ont choisi d’installer les 66 antennes d’Alma, pesant entre 100 et 120 tonnes chacune. Cet observatoire astronomique est le plus haut du monde, cerné par le volcan mythique du Chili, le Licancabur, mais aussi par le Cerro Chajnantor, le Cerro Toco, le Cerro Chascon et enfin le Lascar.
Un projet pharaonique compte tenu des conditions extrêmes de travail et de vie, mais aussi au regard des incroyables nouveaux enjeux scientifiques générés par Alma. Cet observatoire permet d’ouvrir une nouvelle fenêtre sur nos origines cosmiques à la fois dans l’espace et dans le temps.
« Un projet à 1,4 milliard de dollars », détaille pour La Tribune le directeur d’Alma depuis le 1er avril 2013, le Français Pierre Cox.
Pourquoi Chajnantor ?
Ce type de télescopes étudiant le rayonnement millimétrique et submillimétrique doit être construit sur des sites très élevés et très secs. L’observatoire d’Alma ne pouvait atteindre toute sa performance qu’à cette altitude, dans cet endroit perdu, hostile à l’homme, situé à plus de 50 km du premier village, San Pedro de Atacama, où se pressent de nombreux touristes venus du monde entier pour visiter les sites archéologiques. L’air y est sec, très sec, peut-être l’endroit de la Terre où il est le plus sec. Une condition sine qua non pour satisfaire les demandes plus exigeantes les unes que les autres des astronomes du monde entier.
Là, à Chajnantor, ils « y trouvent des conditions inégalées pour les observations, mais cela exige de faire fonctionner un observatoire de pointe dans des conditions extrêmes », précise Laura Ventura, la porte-parole de l’Observatoire européen austral (ESO) au Chili, qui exploite l’observatoire d’Alma.
Car à 5.100 mètres d’altitude, tout est beaucoup plus compliqué : la respiration est difficile, les jambes cotonneuses et la tête lourde.
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